Depuis 1999, Stephan Otten et son comparse Oliver Klemm publient, à intervalles réguliers, des albums dans la lignée des pionniers de la musique électronique allemande et en particulier de la légendaire école de Berlin (Klaus Schulze, Tangerine Dream, Ash Ra Tempel). D'abord sur de petites structures ; puis, depuis 2009, chez Denovali. "Messias Maschine" constitue le cinquième opus en cinq ans pour le label teuton ; et c'est sans doute le plus abouti.
L'indéniable atout vient de la présence d'invités prestigieux sur presque tous les morceaux. Et c’est la rencontre du mythique batteur des Ash Ra et de Cosmic Jokers, Harald Grosskopf, qui va tout déclencher. Ce dernier, les considère comme ses fils spirituels et les met en contact avec quelques personnages notoires. C'est ainsi qu'outre Grosskopf, on retrouve le légendaire batteur de Can, Jaki Liebezeit sur 4 titres de l’elpee. Mais aussi Coley Dennis, le guitariste de Maserati, A.E. Paterra (Zombi, Majeure) ou encore le saxophoniste de Bohren & Der Club of Gore, Christoph Clöser.
La majorité des compositions jouissent donc du concours de percussionnistes prestigieux qui ajoutent leurs pulsations métronomiques aux déambulations synthétiques du duo. Outre cette contribution importante, la musique du duo d'Osnabrück conserve les caractéristiques des disques précédents. Atmosphérique, mélodique, cinématique et forcément rétro. On retrouve donc les sonorités cosmiques des pionniers de l'électronique allemande, mais également quelques petites touches plus actuelles. Certaines plages pourraient en effet attirer certains fans d’Ulrich Schnauss (d'ailleurs présent sur un titre) voire même de BOC. On pense aussi parfois à Pete Namlook, à Cluster et même à Pink Floyd quand des notes de guitares ‘darksidiennes’ éclosent.
"Messias Maschine" nous replonge donc dans les atmosphères spatiales des seventies en évitant le piège de la pure imitation. Les amateurs de l'école berlinoise trouveront donc certainement quelque intérêt à ce prolongement de leurs premiers amours ambient. Et plus généralement, ceux qui aiment les atmosphères hypnotiques et les voyages soniques apaisants y découvriront quelques passages fort agréables. Un moment de recueillement bercé par la mélodie des machines.