Quasiment absent des radars depuis 2011, soit depuis la sortie du dernier long playing de Broken Social Scene, dont il est le co-fondateur, Kevin Drew refait enfin surface. Non pas en compagnie de Brendan Canning, son partenaire au sein du mythique collectif canadien, mais en solitaire. Enfin, pas tout à fait, car pour enregistrer cet elpee, il a reçu le concours de plusieurs membre du groupe, ainsi que de The Stills et d’Apostle of Hustle. « Darlings » fait donc suite à son premier opus solo, « Spirit If… », un concept album, paru en 2007.
« Darlings » est censé être une ode aux femmes et à l’amour en général, un thème qu’il aborde d’un œil légèrement désabusé et au second degré ; perspectives qui caractérisent l’écriture de Drew… Une forme de sensualité qu’il entretient au sein d’un climat particulièrement ‘laidback’ (« It’s Cool ») et tous claviers dehors. Les vignettes imaginées par Drew sont particulièrement langoureuses, et sa voix –rappelant celle d’un Bono qui aurait viré indie– s’y love aisément (« Good Sex »). Bref, la musique navigue ici à des années-lumière des crescendos épiques rencontrés chez BSS. Tout comme l’écriture, d’ailleurs. Bien plus intimiste et épurée de toute emphase. Feutré (« You Gotta Feel It »), caractérisé par ses silences intrigants au cours desquels les guitares cèdent leur place aux absences (« Mexican Aftershow Party »), l’opus manque toutefois, malgré ses évidentes qualités, de souffle et de mélodies fortes (« You In You Were »). Il est donc nécessaire de creuser sous les chuchotements pour découvrir l’essence même de ces « Darlings »…