Actif depuis 1989, soit depuis un quart de siècle, Lofofora est un groupe français qui roule sa bosse sur les routes depuis 1989. Soit un quart de siècle. Non content de prêcher la bonne parole, il est également une des premières formations de métal, issue de l’Hexagone, à avoir signé sur un label major. En l’occurrence Polygram. Elle a cependant changé de crèmerie, depuis 10 ans déjà. Et milite aujourd’hui chez At(h)ome, une écurie parisienne particulièrement active sur la scène métallique et alternative. Un dynamisme qui a attiré dans ses griffes de petites merveilles comme Aqme, Tagada Jones, Drivin Death Girls, MLCD, Les Tambours du Bronx ou encore Blankass. Et la liste est loin d’être exhaustive.
Le quatuor réunit le chanteur Reuno Wangermez, le guitariste Daniel Descieux, le bassiste Phil Curty et le drummer Vincent Hernault. Lofofora ne brode pas de la dentelle de Bruges, mais envoie du lourd. En outre, les lyrics sont exprimés dans la langue de Voltaire. Des textes qui véhiculent un message comme la plupart des combos qui pratiquent ce style musical.
Un métal fortement teinté de punk et de hardcore. La discographie du band compte 8 albums et un Ep à son actif. Tout comme le premier album il est éponyme. L’Ep paraît en 1994 et l’LP, l’année suivante. Il aligne ensuite « Peuh » en 1996, « Dur Comme Fer en 1999, « Le Fond Et La Forme » en 2003, « Les Choses Qui Nous Dérangent » en 2005, « Mémoire de Singe » en 2007, « Monstre Ordinaire » en 2011 et enfin ce dernier né, paru ce 15 septembre. Un disque enregistré en quatorze jours, au sein d’un studio breton perdu au cœur de la campagne rennaise ; et à l’instar du long playing précédent, sous la houlette du Suisse Serge Moratel.
Stoner, « L'innocence » lorgne vers Mastodon et Monster Magnet, deux combos que votre serviteur apprécie tout particulièrement. « Pornolitique » s’ouvre par des riffs puissants, écrasants ; ce qui n’empêche pas la section rythmique de donner le change, alors que les lyrics rageurs dispensés par Reuno évoquent la dure réalité de la vie. Et les textes sont toujours aussi incisifs sur « Contre les murs », une piste qui s’ouvre par des cordes empreintes de douceur avant que le combo ne décide d’appuyer sur l’accélérateur.
Les lyrics constituent certainement l’atout majeur de Lofofora. Reuno en est le responsable. Et au fil du temps, à l’instar d’un bon Petrus, ils se bonifient. Particulièrement sombre, « La dérive » en est le plus bel exemple. Tant musicalement que littérairement. La voix est tour à tour chantée ou déclamatoire. Une spécificité des vocaux de Reuno. Ce qui rend la compréhension des textes plus aisée, mais parfois au détriment de l’expression sonore. Le « Kamasutra » n’a pas besoin de « Pyromane ». Mais est-ce une « Chanson d'Amour » ? L’amour est le ciment de la vie, sinon tu te fous en l'air. Et la « Transmission » de « Notre Terre », n’est-ce point une question vitale ? Deux pistes qui terminent cette plaque consistante en beauté.
« Trompe la mort » et « Le malheur des autres » se nourrissent de punk et de hardcore. Non seulement les sensations sont excellentes, mais les musicos sont loin d’être des manchots. En outre, ils ont trouvé le parfait équilibre entre rage et mélodie. « Romance », « La Tsarine » et « Double A » nous replongent dans le punk des la fin des 70’s. Une invitation à pogoter voire à crowdsurfer dans son salon… Après avoir pris le soin d’écouter cet opus, je dois avouer que « L’épreuve du contraire » est un vrai régal.