La jauge ‘impatience’ est à son maximum à quelques secondes de débuter l’écoute du nouvel album de Sisyphus (ex-S/S/S, patronyme finalement trop guerrier au goût de ses concepteurs), ‘super-groupe’ réunissant non moins que le déjà vétéran orfèvre Sufjan Stevens, le producteur et compositeur Son Lux et le rappeur chicagoan d’Anticon Serengeti... Difficile de faire casting ‘indie’ plus aguicheur. Toutefois les ‘super-groupes’ sont souvent des aventures décevantes et c’est à moitié le cas de celle-ci qui n’atteint pas les sommets des œuvres solo de Son Lux ou Sufjan Stevens. Mais même un niveau en dessous, l’ensemble vole quand même plus haut ! Sans réelle surprise, on semble découvrir tantôt l’univers de Stevens (« My Oh My ») tantôt celui de Son Lux (« Rythm of Devotion »), dynamité de manière surprenante par Serengeti (aux lyrics pas toujours inspirés toutefois comme sur « Booty Call »...) Moins original que les œuvres solos des intervenants, ce second album recèle tout de même quelques moments de grâce qui semblent être supérieurs à la somme de leurs parties. A l’instar de l’original « Flying Ace » ou du plus dramatique « Dishes in the Sink », pistes qui laissent entrevoir un univers propre à Sisyphus. Une découverte toutefois légèrement décevante. Espérons que, comme le fameux Sisyphe, les trois amis remettent leur métier sur l’ouvrage !