Après quelques maxis de très bonne facture, "Contact, Want, Love, Have", le premier album d'Ikonika sorti en 2010, avait séduit bon nombre d'amateurs de musique électronique. Une découverte d'autant plus agréable que la scène ‘bass music’ manquait cruellement de participation féminine. Les mélodies synthétiques pleines de nostalgie de sa post-dubstep dispensaient des atmosphères profondes et sombres pas tellement éloignées de l'IDM des années 90. Son second opus était donc attendu impatiemment.
"Aerotropolis" ne répond pourtant pas à l'attente. Cherchant sans doute à se renouveler, Sara Abdel-Hamid va cette fois puiser pas mal de ses inspirations dans les eighties. Le début lorgne vers l'electro-funk et même l'acid-house de cette période mais ne convainc pas vraiment. La tonalité est certes plus joyeuse mais perd la dimension mystérieuse des premières productions. Plus pop, plus clubby, ces nouvelles compos entraîneront sans doute les amateurs de légèretés old school à se déhancher, mais on peut douter qu'elles touchent les fans des premières heures.
Certains morceaux, en fin de parcours, reviennent certes à des climats sombres et menaçants plus satisfaisants ("Cryo", "Backhand Winners" voire "Mega Church", tentative witch-house en compagnie d'Optimo) mais le résultat reste bien maigre. La ‘bass music’ mélancolique de l'ultime "Zen Siffle" nous donne juste envie de nous replonger dans le premier elpee. Car ce ne sont malheureusement pas les quelques tracks sortis après "Aerotropolis" qui vont nous réconcilier avec l’artiste…