L’Australie a souvent donné naissance à des artistes ou groupes qui ont acquis une notoriété internationale. Pensez à INXS, Midnight Oil, AC/DC, Nick Cave, John Butler Trio, Angus et Julia Stone. Boy And Bear devrait leur emboîter le pas. Aux pays des kangourous, leur popularité est acquise. La formation a donc décidé de s’attaquer au Vieux Continent. Originaire de Syndney, elle a publié un premier elpee en 2011, « Moonfire », un disque qui avait rencontré un franc succès dans son pays d'origine, récoltant par ailleurs plusieurs prix lors des 'Victoires de la Musique Australienne'. Elle s’était produite en avril dernier, en première partie de Noa Moon. Des musiciens ouverts et sympathiques qui ne refusent pas de dialoguer à bâtons rompus, même dans la langue de Molière…
Le combo a gravé son deuxième opus, « Harlequin Dream », une œuvre classieuse, qui fait la part belle aux guitares et aux chœurs, dans l’esprit de Fleetwood Mac, Band Of Horses ou Fleet Foxes, en sculptant ses compos dans un folk/pop/rock/bluegrass/americana indie qui fleure bon le début des seventies.
En 2009, Boy and Bear n’était alors que le projet solo de Dave Hosking. Et sa première chanson « The Storm » devient l’indicatif d'une station de radio australienne. Il rencontre alors le chanteur/compositeur/guitariste Killian Gavin, qui milite alors chez Ovell. Les deux compères décident de collaborer. Le line up est ensuite complété par Tim Hart, le drummer de Wintersound et son frère Jon Hart, qui se consacre aux claviers, au chant, à la mandoline et au banjo. Un team que rejoint encore l’ex-bassiste de Tripartisan Approach, Jake Tarasenko, qui sera ensuite remplacé par Dave Symes.
Les mélodies torchées par Boy & Bear, tout au long de cet LP, sont terriblement contagieuses. Les harmonies vocales (« Southern Sun ») évoquent tour à tour Crosby, Stills & Nash ou Mumford & Sons, une formation insulaire pour laquelle, il avait assuré le supporting act de leur dernière tournée. « Old Town Blues » évoque les grandes plaines du Far West. Et « Harlequin Dream », « Three Headed Woman » ainsi que « Bridges » prolongent le trip. Sucre et miel enrobent la confiserie « A Moment's Grace », une plage caractérisée par un lead vocal vraiment bouleversant. Une jolie envolée de guitare et une superbe intervention de banjo dispensée à la manière de Marcus Mumford fustigent « End Of The Line ». Et « Back Down The Black » est une compo visionnaire de 6 minutes, à écouter les yeux fermés…