Depuis « Boucan d'enfer », son dernier vrai succès salué par la presse en 2002, Renaud Séchan est à nouveau rongé par ses vieux démons. Et il n’est plus que l’ombre de lui-même. Aujourd’hui, âgé de soixante-deux ans, ce représentant de la chanson française, s’est désormais retiré discrètement du monde des strass et des paillettes…
L’a-t-on oublié pour autant ? Que nenni ! La preuve en est par ce deuxième opus de reprises sous forme d’hommage posthume, tant sa carrière semble compromise…
La recette de ce genre de disque est souvent la même : on prend quelques vieux baroudeurs de la scène (Albert-Félix Thiéfaine, Nicolas Sirkis, Benjamin Biolay, Jean-Louis Aubert, …), on y ajoute quelques nouveaux venus (Renan Luce, Thomas Dutronc, …) et on saupoudre le tout d’une personnalité à contre-emploi (Vincent Lindon).
Sans être véritablement une catastrophe industrielle à l’instar de son « Molly Malone », inspiré du folklore irlandais sorti en 2009, on peut affirmer sans trop de difficultés que la mayonnaise ne prend pas !
L’intention des intervenants y est, mais l’âme profonde des textes du faux loubard a disparu.
Les partisans diront qu’il s’agit là avant tout d’une action artistique. Les détracteurs souligneront quant à eux la promotion médiatique… La question reste posée… A vrai dire, la vérité se situe entre ces deux points de vues antinomiques.
On soulignera quand même l’interprétation inventive de notre Arno national se réappropriant « Ma gonzesse », intéressant dans ce genre d’exercices (souvenez-vous de son album improbable de reprises « Cover Coktail ») et d’une Emily Loizeau (« It is not because you are ») qui a osé sortir de sa zone de confort et semble très à l’aise dans un ‘franglais’ particulièrement amusant.
Mais, est-ce suffisant pour se donner la peine de mettre toute la ‘bande’ sous le sapin de Noël ? Pas sûr !
En conclusion, n’en déplaise à certains, n’est pas Renaud qui veut !