Rêche et sèche, cette robe épouse des formes pourtant bien féminines.
Versant PJ Harvey et son « Dry » incendiaire.
Un versant baigné d’une lumière crépusculaire.
C’est sombre, inquiétant et le titre de cet album se réfère lui-même à une tragédie (le suicide de l’écrivain Romain Gary, souligné par les lyrics du titre maître).
Musicalement, au-delà du côté abrupt de cette imposante façade austère, on décèle des pans de lumière froide, contrastant habilement avec le feu qui couve ci-dessous.
On soulignera la présence de Tony Barber (The Buzzcocks) derrière les manettes, la complicité d’Eve Libertine et Penny Rimbaud au micro (sur respectivement « Victory » et « The Lit Light ») ; mais surtout on retiendra l’impressionnante maturité de cet elpee, le deuxième pour Diabolita (aka Dominique Van Cappellen-Waldoc), qui suit l’excellent « No Fear », publié en 2011.
Outre les ambiances que vous devinez plombées, les relents d’une Noise industrielle abandonnent des traces de souffre qu’un vent mauvais vient balayer de plage en plage.
Un frisson parcours l’échine (« Sunrise With sea Monsters »), la bave apparaît à la commissure des lèvres, petites et grandes (« The perfect Dress ») ou l’acide dévore les tissus cutanés (« Cold »).
Si le duo Diabolita / Cha a splitté après l’enregistrement de ce disque, les fûts ont été repris entre-temps par Alinovsky (Tuxedo Moon, Durutti Column, Digital Dance) ; ce qui augure bien d’autres plaisirs futurs.
Mention spéciale à l’illustration d’Alice Smith dans un artwork splendide et magnifié par une pochette cartonnée très respectueuse du contenu audio.