Il y a un bout de temps que ce disque traîne dans la pile de cds à chroniquer. Il faut avouer que la pochette du « Gran Veta » de Betunizer n’est pas très sexy. Ce bout de viande sanglant n’est vraiment pas très appétissant. Puis, au fil du temps, il a bien fallu passer outre mon aversion. Première surprise, le groupe est espagnol, et nous vient de Valence. On ne peut pas dire que les artistes ibériques soient légion sur la scène pop/rock.
Après avoir écouté cet LP, on pourrait imaginer que le trio a vécu dans la banlieue de Chicago, au début des 90’s, en côtoyant la bande à Steve Albini. En effet, leur musique est tout aussi brute de décoffrage et saccadée que celle de Shellac ou d’Unsane. Ici, malgré les textes exprimés dans la langue de Cervantès, peu de place est laissée à l'exotisme. De la Noise pure est dure ! A l’instar des références susvisées, le rôle de la basse est primordial. Elle est lourde et canalise le reste de l’instrumentation. Les titres se succèdent sans la moindre relâche et pour mon plus grand bonheur ; car franchement il n'y a rien à jeter sur cet album.
Certes, rien de bien neuf sous les tropiques, mais beaucoup de jubilation! On ne se privera donc pas de ce petit bonheur…