Died Pretty compte aujourd'hui un peu plus de dix années d'existence. Une décennie au cours de laquelle le quintet australien a toujours affiché le même line up. Ce qui explique sans doute pourquoi le groupe transpire une telle homogénéité, un tel aplomb sur les planches. Malheureusement, au fil du temps, ses albums se révèlent de plus en plus léchés, de plus en plus tendres, contrastant singulièrement avec l'aridité et la violence des premières œuvres. Produit par Hugh Jones (Echo & The Bunnymen), "Trace" flirte régulièrement avec la pop originelle de REM, s'autorisant même un détour par la house mancunienne, chère à Happy Mondays, sur "110 BPM". Il subsiste heureusement quelques traces de son glorieux passé. Died Pretty y développe alors une atmosphère velvetienne écartelée entre moments lancinants et sonorités diluviennes, entre violence rageuse et fluidité trouble, entre mélodie climatiques et visions sulfuriques; la voix écorchée, possédée de Ronnie Penno, sorte d'hybride entre Michaël Stipe et Steve Winwood, se chargeant d'entretenir ce climat fiévreux, dramatique, susceptible à tout instant de se libérer dans une déflagration psychédélique...