Il nous avait pourtant déclaré, l'an dernier, avoir mis un terme aux aventures de Vander Graaf Generator, et vouloir conjuguer sa musique à tous les temps du présent et même du futur. Son album "The Noise" constituait d'ailleurs un formidable acte de foi (NDR: de foi ou d'espérance?). Sur la forme, il a tenu parole. Mais sur le fond, il vient purement et simplement de la renier. Ce n'est pas un reproche, mais une constatation. Car ce "Roaring Forties" nous replonge dans le climat conceptuel de "Pawn Hearts" ou de "The Future Now". On y retrouve par exemple une composition de près de vingt minutes découpée en sept mouvements, "A headlong stretch", et deux autres qui oscillent autour des neuf minutes. L'ex-saxophoniste du VDGG, David Jackson et l'ex-violoniste du VDG (cherchez la nuance!) jouent ici un rôle beaucoup plus conséquent, par rapport au statut d'invité, auquel ils étaient confinés depuis plusieurs années. Ce qui confère à cette œuvre une richesse sonore fascinante, complexe, pour ne pas dire progressive (!). Et lorsque la solution de "The gift on fire" est aspirée dans un tourbillon d'orgue hammond sauvage (G: ce n'est pas Hugh? B: Non, Simon Clarke!), le spectre de "H to he who am the only one" nous traverse l'esprit. Deux fragments font paradoxalement référence aux Beatles et aux Stones. Aux Fab Four, d'abord. Bien qu'adapté à un format symphonique "Sharply Unclear" échafaude une structure de cordes de guitare par paliers, réminiscente d'"I want you". Tandis que "You can't want what you always get" est une allusion à peine voilée au tube de la bande à Jagger/Richards...