Particulièrement affecté par la séparation d'Hüsker Dü, Grant Hart a éprouvé, à contrario de Bob Mould, d'énormes difficultés pour se refaire une santé musicale. En six années, il a commis un album solo sans grande consistance, puis formé un nouveau groupe, Nova Mob, dont le premier opus ("The Last Days Of Pompeï") n'a malheureusement pas recueilli le succès escompté. Faut dire que jusqu'alors, ce chanteur-compositeur s'était contenté de nous ressasser des clichés empruntés au célèbre et défunt trio de Minneapolis. Pour son troisième essai, Nova Mob semble enfin avoir trouvé la bonne décoction. Ce qui au départ ne semblait pas évident, lorsqu'on sait que le groupe a dû remplacer son drummer début 93. Grant en a d'ailleurs profité pour élargir son line up, en engageant un second guitariste, Chris Hesler. Une formule qui donne davantage d'amplitude aux compositions. Et si les mélodies sont toujours recouvertes de miel popcore, l'électricité n'y est plus systématiquement débridée, autorisant de plus grandes variations dans le tempo, un peu comme chez Leather Nun. Mais surtout elle n'asphyxie plus la voix de Grant, dont le timbre rappelle, en filigrane, celui de Ian McNabb d'Icicle Works...