Pascale Le Berre et Philippe Pascal viennent d'enregistrer leur premier album en duo. Enfin presque, puisqu'ils ont bénéficié du concours d'une pléiade de musiciens de studio. Désolé, mais au risque de passer pour des misogynes (et ce serait une grave erreur !), nous ne possédons aucune référence pour situer Pascale Le Berre. Sachez simplement qu'elle joue de la guitare, des claviers, de l'harmonica et qu'elle chante. Avec beaucoup de bonheur, il faut le souligner, Philippe Pascale possède, à contrario, une fameuse carte de visite. Ex-chanteur compositeur du mythique Marquis de Sade, puis de Marc Seberg il incarne une des figure les plus marquantes du rock alternatif hexagonal de la première moitié des eighties. Souvenez-vous de "Conrad Veidt" ou de "Brouillard Définitif", compositions essentielles qui figuraient respectivement sur les elpees "Dantzig Twist" et "Rue de Siam". Des chansons tourmentées, angoissées qui se reflétaient dans l'univers glacial, tragique et sensible de la cold wave. Malgré une traversée du désert d'une bonne décennie, Philippe n'a rien perdu de ses qualités de compositeur. Et il le prouve tout au long des dix chansons de cet opus. Il passe toujours, avec une même facilité, de la langue de Shakespeare à la langue de Molière, transitant même pour la circonstance par celle de Cervantès. Mais si l'œuvre exhale un parfum proche de ses deux groupes rennais, elle se révèle plus maniérée, plus malicieuse. Un peu comme si Gainsbourg, Daho, Verlaine et Ferry avaient eu un droit de regard sur le produit fini... Un come-back aussi sympathique qu'inattendu !