Juste avant de publier son nouvel album, le groupe de Seattle décidait de sortir trois CDs ‘live’. Vendus séparément, ces trois morceaux de plastique épinglent vingt-quatre titres enregistrés à Atlanta en avril dernier. Autant le dire tout de suite, cette trilogie s'adresse surtout aux inconditionnels ; les enregistrements ne nous paraissant pas d'une qualité exceptionnelle. Par contre, avec "Vitalogy", nous venons de prendre une véritable claque. Ce qui était loin d'être prévisible. Parce que l'ensemble était encore, voici quelques mois, au bord de la rupture. Entre-temps, Kurt Cobain s'est donné la mort. Un choc terrible pour Eddie Vedder, qui au fil du temps, s'était lié d'amitié avec le leader de Nirvana. Cette tragédie semble, en tout cas, avoir remis Pearl Jam sur les rails. Pour combien de temps ? Dieu seul le sait ! Maintenant, nous serions de mauvaise foi en vous annonçant que l'enregistrement de "Vitalogy" s'est déroulé dans une ambiance allègre. Parce que le spectre de Kurt a plané tout au long de ces sessions. Et on le ressent très fort sur les quatorze chansons de cette œuvre. Pas toujours très abordable, il est vrai. Mais chargée d'un feeling incroyable. Eddi Vedder y vomit sa colère et sa douleur avec une rage et une férocité désolée, sinistre et traumatisante. Les guitares se chargeant d'entretenir l'intensité malveillante, profanatrice, sanglante et vitale au rock de Pearl Jam...