Depuis deux albums, R.E.M. privilégiait l'introspection dans son expression, et en particulier des textes consacrés au SIDA, à la violence, à l'absurdité, à l'Amérique et à la mort. Un climat finalement très propice à la confection de hits pop mélancoliques et contagieux. En gravant "Monster", le quartet géorgien a voulu revenir à un style plus agressif, plus basique, plus radical, plus sensuel, plus rock'n'roll quoi ! Pas de guitare sèche, mais un flux d'électricité ‘garage’ sulfureux, dangereux. Un peu comme si le groupe avait accumulé une tension extrême depuis quelques années, et voulait impérativement la libérer pour ne pas exploser. "Monster" dispense ainsi un son plus ‘brut’, plus live, délibérément dévolu aux guitares ; la voix nasillarde, poignante de Michaël Stipe se chargeant de tisser le fil mélodique. Une œuvre bourrée de contrastes pour un méga groupe qui reprend son chemin, là où il avait abandonné "Green". Epatant!