Considéré par ses contemporains comme le pape du hardcore, Henry Rollins ne se limite pas au domaine du rock. Son inspiration déborde également dans le monde de la littérature. Depuis 1984, il a écrit une bonne dizaine de bouquins, des livres qui traitent, pour la plupart, de sujets proches de ses chansons. Par exemple l'aliénation, la violence, la rage, la haine, le désir, l'amour, la vengeance et la faiblesse humaine... On comprend mieux aujourd'hui pourquoi la musique de ce Yankee est aussi implacable, tendue, dévastatrice, et parfois même à la limite du supportable. Pourtant, sur "Weight", quelque chose a changé dans sa composition. Ou plus exactement a évolué. Pas qu'il ait passé sa muse à l'attendrisseur. Ce n'est certainement pas dans son caractère. Mais parce qu'il accorde une plus grande importance aux vertus du funk. Et, à notre humble avis, la présence du nouveau bassiste, en l'occurrence l'ex-Defunkt Melvin Gibbs, n'est pas étrangère à ce phénomène. Si le ton demeure aussi viscéralement agressif et vitrioliquement rageur, le son est plus caoutchouteux, plus hypnotique, irradiant davantage de pulsions Rage Against The Machine, voire Red Hot que de réminiscences originelles inspirées par Black Flag...