Saint-Etienne incarnerait-il l'idéal pop des nineties ? C'est en tous cas ce que bon nombre de magazines spécialisés tentent de nous faire croire. Nous on veut bien. Mais si "Foxbase alpha" en 91 et "So tough" en 93 nous avaient presque convaincus, "Tiger bay" nous a confortés dans notre réserve. Pourtant, cet opus ne manque pas de qualités. Cinématique, mélancolique, il libère un electro bubblegum scintillant, ‘glamour’, sensualisé par la voix androgyne de Sarah Cracknell. Mais ces manipulations synthétiques reflètent une telle image glacée, uniforme que nous ne parvenons toujours pas à nous en délecter. Enfin, si cette solution, née de l'imagination de Wiggs et de Stanley, représente la face la plus brillante de la pop britannique, il est à craindre (ou à espérer) que d'ici peu nous allons revivre une nouvelle explosion punk...