Artiste aux talents multiples, compositeur boulimique, Ryuichi Sakamoto est probablement un des rares musiciens du pays du soleil levant à s'être imposé sur la scène musicale rock contemporaine. Ses plus grands succès, il les doit cependant à la confection de bandes sonores cinématographiques : "Merry Christmas Mr Lawrence", "Le dernier empereur", "The Sheltering Sky", "High Heels", "Little Buddha", et la liste n'est pas exhaustive. Curieusement, hormis l'un ou l'autre single, son approche fondamentalement rock n'a jamais reçu le même écho. Pourtant, à ses débuts, en compagnie de Yukihiro Takahashi et de Hamoni Hosono, il a réalisé pour Yellow Magic Orchestra des expérimentations synthé/pop particulièrement innovatrices. Depuis 83, Sakamoto semble plutôt rechercher son inspiration à travers de multiples collaborations. Thomas Dolby, Iggy Pop, David Bowie et David Sylvian constituant à cet égard, les points d'orgue. Pour enregistrer "Sweet Revenge", il a reçu le concours de multiples invités : Roddy Frame (Aztec Camera), Holly Johnson (ex Franky Goes To Hollywood), Adrian Belew, ses anciens comparses du Yellow Magic Orchestra et d'autres encore. Malheureusement, la présence de tout ce beau monde semble plutôt faire tapisserie. Pire, les quatorze compositions filtrées tantôt dans la dub, l'ambient, l'industriel, le minimalisme, la techno ou la pop ont une fâcheuse tendance à épouser un profil pour night clubs très select.