Kim Salmon, c'est avant tout le leader du défunt Scientists, ensemble mythique australien né en 1978 qui a directement influencé des artistes contemporains tels que Henry Rollins et Mudhoney. Il n'est d'ailleurs pas rare que ces derniers interprètent l'une ou l'autre cover de leur groupe fétiche sur les planches. Lorsque Salmon a recruté ses Surrealists, en 1987, il sévissait encore chez Beast Of Bourbon. Mais il faut croire que ce breuvage sonore ne le désaltérait plus tellement, puisqu'il a finalement vidé les lieux en entraînant avec lui le batteur Tony Pola. Quatrième opus de KS&TS, "Sin Factory" épanche une énergie beaucoup plus insidieuse, plus pernicieuse. Il subsiste, bien sûr, toujours un zeste de psychédélisme, mais l'ensemble des compositions est davantage dominé par une sorte de combinaison improbable de post punk menaçant (Stooges), de blues désarticulé (Nick Cave) et de blues rock sixtiesant (Jimi Hendrix, Cream), un style enfiévré, venimeux, que vivifie la voix lancinante, sombre, beefheartienne de Kim. Tout à fait surréaliste!