Lorsque Rozz Williams quitte Christian Death en 1987, Valor décide de reprendre en mains la destinée de la formation californienne. Valor et Williams étaient devenus des ennemis intimes, et leur collaboration devenait de plus en plus difficile, pour ne pas dire houleuse. Mais cette coopération était indispensable à l'équilibre du groupe. Ce qui inévitablement plongera le futur des deux antagonistes dans la plus parfaite confusion. Les cendres de Christian Death finiront même par s'éparpiller dans les profondeurs de l'oubli dès 1990. Quant à Rozz, tant ses expérimentations individuelles –faites de collages et d'incantations mystiques pas toujours du meilleur goût– et son aventure au sein de Shadow Project ne soulèveront guère l'enthousiasme. Une bonne raison pour refermer le chapitre de la musique gothique californienne. Et bien non. Puisque Rozz continue de s'accrocher à son Shadow Project. Et, il faut reconnaître que cet album live ne lui donne pas tout à fait tort. Mieux encore, malgré la production plus que bâclée de Mark Linett (Jane's Addiction), ce disque renoue avec le style oppressif, ombrageux, farouche de Christian Death. Celui de "Death wish" et de "Ashes" pour être plus précis. Une œuvre qui inclut deux covers particulièrement réussies. Une de Bowie ("Panic in Detroit") et un autre, présentée sous une forme de medley, d'Alice Cooper (" Killer/Babies "). Bref un projet qui pourrait enfin sortir de l'ombre...