Il y avait longtemps que nous n'avions plus émis des appréciations différentes sur un même sujet. Le deuxième opus de Suede nous en a pourtant donné l'occasion...
Guy : Si "Dog Man Star" n'accroche pas instantanément, c'est parce qu'il nécessite plusieurs écoutes pour être apprécié. Il recèle plusieurs perles, parmi lesquelles le single "We Are The Pigs" s'inscrit parfaitement dans la lignée des "Metal Mickey" et "Animal Nitrate". Mais ne vous attendez pas, pour le reste, à une débauche d'électricité crépitante, sournoise. Car les dix autres fragments pétillent dans un univers aux arrangements tantôt synthétiques, tantôt symphoniques, inoculant une passion rafraîchissante, suavement sophistiquée aux mélodies, que sensualise la voix ‘cockney’ de Brett...
Bernard : Désolé, mais ces orchestrations pompeuses, grandiloquentes me rappellent la décadence de l'empire du rock progressif. Pas encore à la solde d'Emerson Lake & Palmer et de Barclay James Harvest, mais avec le même esprit. Hormis ce fameux single, probablement oublié sur le premier elpee, le neo glam de ce "Dog Man Star" me semble beaucoup trop mélodramatique et poseur pour être honnête. Je comprends mieux pourquoi le guitariste Bernard Butler s'est taillé à l'issue de l'enregistrement de ce morceau de plastique...