Bien que d'excellente facture, le précédent opus de cet ensemble irlandais n'en était pas moins difficile à assimiler. Une œuvre grinçante, dévastatrice, aride, infectée de punkcore, dont l'insensibilité se soldait inévitablement par une violente migraine. "Troublegum", ne souffre heureusement plus des mêmes carences mélodiques. La musique est toujours aussi crépitante, incisive, stimulée par ce compromis savoureux entre Killing Joke, Hüsker Dü, Big Black et les Only Ones. Les lyrics aussi ironiques et morbides, mais l'intensité et la passion irradient à travers ses quatorze fragments. D'autre part, la présence des singles "Screamager", "Turn" ou "Nowhere" ainsi que la cover de Joy Division, "Isolation" ne font que renforcer notre sentiment de rencontrer le premier must de l'année 1994...