Pour Robert Wyatt, la démocratie a toujours été un mensonge, un oasis de paroles libres et un océan de misère réprimée. C'est sans doute habité par ce sentiment de frustration et puis par dégoût du ‘thatchérisme’ qu'il décide d'adhérer à la philosophie marxiste en 1979. Au cours de cette année, il entreprend ainsi l'enregistrement de toute une série de singles plus rouges les uns que les autres. Ce sont d'ailleurs la plupart de ces titres qui figurent sur "Nothing Can Stop Us", dont l'elpee était paru en 1982. Depuis "Arauco", air chilien dénonçant l'extermination des Indiens par les latino américains, à "Shipbuilding", chanson écrite par Costello à l'occasion du conflit des Falklands, en passant par "Caïmanera", hymne national de Cuba, "Born Again Cretin", protest song dénonçant l'emprisonnement du leader de l'ANC, "Strange Fruit" de Billy Holiday qui pleure les victimes des lynchages racistes dans le sud de l'Amérique, "Stalin wasn't Stallin" et "The Red Flag", chants de propagande communiste; et puis surtout l'adaptation tellement bouleversante de la meilleure composition de Chic, "At Last I Am Free"...