C’est Mike Crownover qui a fondé cette formation, en 2008. Elle nous vient du Texas et pratique du blues/funk. Pour compléter son line up, Mike engage le chanteur/guitariste Rick Jackson, le bassiste Rik Robertson, le trompettiste Jim Brady, et enfin le saxophoniste Anthony Terry. Le combo publie un premier long playing en 2012. Il est éponyme. Pour enregistrer ce second elpee, le band est retourné au studio Sugarhill de Houston. Et pas moins de quatre batteurs ont participé aux sessions.
Rick Jackson signe sept des douze plages. Sa voix est puissante et claire. Et elle s'impose dès l'ouverture, "Buy the blues", un blues lent bien cuivré, tapissé par l'orgue Hammond de Travis Doyle. Une compo au cours de laquelle la guitare s'intègre parfaitement dans l’ensemble. Teinté de jazz, "Current state of the blue" est une plage plus cool. Les drums de Walter Cross alimentent le feeling swing. La trompette et le saxophone se libèrent tout en s’adaptant au climat général de l’œuvre. Solide r&b, "Louis Blues" est dominé par la voix de Jackson. Les deux grattes s’autorisent un envol collectif devant les cuivres et l'orgue. Les musicos se révèlent particulièrement soudés tout au long de cet exercice de style propice à la danse. "Favourite fool" est une ballade lente guidée par la voix soul, expressive de Rick, alors que la trompette de Jim Brady musarde dans le décor sonore. Plage funk, "Love unmade" est parcouru de changements de rythme subtils. Jackson se réserve la guitare acoustique avant que les autres instruments, trompette, percussions et cordes électriques ne tirent leur épingle du jeu. La cover empreinte de douceur du "Bell bottom blues" d'Eric Clapton (NDR : période Derek & The Dominoes) est impeccable, mais sans surprise. Autre reprise, le "Mississippi Queen" de Mountain. Ce qui démontre que ce band texan est capable de reprendre des titres de blues/rock nerveux. Caractérisé par ses cuivres totalement libérés, "I gotta play" opère un retour au southern R&B classique. "Bought & sold" baigne à nouveau dans le R&B bien funky, une piste balisée par la basse de Robertson et la batterie de Joey Riggins, alors que Rick en profite pour écraser sa pédale wah wah. Pensez à Chic voire à Tower of Power. Le piano roadhouse de Randy Wall et l'orgue Hammond de Paul English trament la cadence de "Blues man dying", un titre de blues subtilement teinté de rock, au cours duquel, la guitare peut enfin mettre le nez à la fenêtre. Le notoire (NDR : surtout en Europe) "Still got the blues" de Gary Moore passe facilement la rampe ; pourtant, je suis convaincu que le NRB aurait pu pondre un slow blues autrement personnel. Et "She take me", responsable d’une dernière envolée funk, clôt ce long playing…