Serengeti revient à ses élucubrations en solitaire, après avoir ouvert une parenthèse indie, au sein de Sisyphus, étrange hydre à 3 têtes qu’il partage en compagnie de Sufjan Stevens et Son Lux. Le rappeur chicagoan retrouve ses repères à travers un hip-hop alternatif mixant sonorités rock, électro et très légères touches expérimentales (« ? »).
« Kenny Dennis III » constitue donc un nouveau volet des aventures de son personnage fictif. Un ‘white man’ moustachu, marié, amateur de bières, fan des Bears ainsi que des White Sox de Chicago, et bien sûr, qui manifeste des velléités musicales ! Cette véritable ‘storytelling’, il la raconte (ou la rappe) davantage qu’il ne la chante. Une connaissance de base de l’anglais est donc indispensable pour bien saisir les nuances des lyrics de l’artiste. Si vous remplissez ces critères, et que vous êtes fan des folies hip-hop de la maison Anticon, vous y trouverez votre bonheur. Au sein de ce climat particulier, ces trips déviants et très second degré (NDR : on pourrait même dire subtilement ‘private jokes’), évoluent bien loin des clichés du genre. Il n’y manque finalement qu’un tube et un peu de profondeur. Et le tout a parfaitement été mis en forme par le vétéran et ex-cLOUDEADD, Odd Nossam. Si ce nouvel épisode aborde, entre autres, la crise de la quarantaine vécue par Kenny Dennis, on imagine que la suite se focalisera sur sa situation de préretraité…