Au cours des 90’s, cette formation teutonne était devenue culte. Elle était même considérée comme dangereuse par la pensée unique. Elle s’était séparée en 2001, suite au décès de MC Carl Crack, un de ses membres fondateurs, une disparition consécutive à une overdose médicamenteuse. Atari Teenage Riot avait repris du service en 2011, publiant par ailleurs « Is This Hypereal ? », un LP qui n’a jamais atteint ma platine. Je rattrape donc aujourd’hui mon retard en découvrant « Reset », nouvelle œuvre du groupe anarchiste et antifasciste, drivé par Alec Empire ; et c’est un euphémisme de dire que leur mélange d’électro hardcore et de punk est toujours aussi difficile d’accès et même éprouvant à écouter ! La chanteuse d’origine japonaise Nic Endo s’époumone sur une fusion de synthés trafiqués et stridents (« New Blood »), des samples furieux, des rythmes technos martiaux (« Modern Liars ») et des riffs de guitares distordus et métalliques (« Death Machine ») ; une expression sonore qui véhicule des lyrics engagés et extrêmement politisés, abordant des thèmes comme la violence au boulot (« Reset ») ou le contrôle d’Internet par les Etats modernes (« We Are From Internet »).
Atari Teenage Riot est avant tout un groupe de scène. Son message est plus important que sa musique. Aussi se farcir « Reset » est une fameuse épreuve ; et je ne vous parle pas de son écoute au casque… Mais le discours politique et la révolte prônés par le band restent plus d’actualité que jamais, bien que parfois à la limite du cliché.