Dans le rock contemporain, les formations exclusivement féminines sont rares à atteindre la notoriété internationale. Dans l’histoire du Rock, L7, The Slits, Raincoats et Shonen Knife sont certainement les plus (relativement) notoires. Sur la scène contemporaine, Savages et Warpaint en sont certainement les plus dignes porte-parole. En 2014, le quartet californien publiait un opus atmosphérique de toute beauté, largement plébiscité par la critique et notamment par l’équipe de Musiczine.
Bien loin de l’art rock proposé par les filles de Los Angeles, Sleater-Kinney s’autorise un come-back, en 2015, après une pause de près de dix années. La musique dispensée par le trio n’a pas fondamentalement changé, malgré cette longue période passée loin des studios. La recette punk est toujours mijotée soigneusement par le girl band originaire d’Olympia. Malheureusement, Sleater-Kinney s’est peut-être laissé un peu emporter par l’enthousiasme lié à la reformation. Parce que dès la première compo de l’elpee, et notamment lors de son refrain, la voix de Corin Tucker est particulièrement agressive. Bien sûr, son chant a toujours été sauvage, mais sur ce dernier LP, il l’est tout particulièrement. A tel point qu’il en devient une tare. Pas le moindre répit n’est accordé à « No Cities To Love ». Si certains mélomanes peuvent s’y retrouver, ce n’est pas le cas de votre serviteur. En apportant davantage de variation dans l’expression sonore, le résultat est susceptible de devenir plus percutant. Or, ici, tous les titres se ressemblent. Et s’il est facile de mettre en avant le cœur de l’album (« No Cities To Love », « A New Wave » et « No Amthems »), trois excellentes plages par ailleurs, le reste carbure à une vitesse de croisière constante. De quoi satisfaire, sans doute, les aficionados du combo et même les ‘punk addicts’. Quoique le retour des filles les plus énergiques de la planète rock soit une bonne nouvelle, « No Cities To Love » constitue donc une petite déception…