Jenny Owen Youngs, jeune fille issue des faubourgs fermiers du New Jersey, s’offre une entrée moyennement réussie dans l’impitoyable univers indie. « Batten The Hatches », son premier essai, n’est qu’un instantané de plus, interprété par une jolie voix féminine légèrement trop banale. Privilégiant les ritournelles brèves ne dépassant que rarement les 3 minutes 30, Jenny Owen Youngs est une sorte de Regina Spektor éduquée à la guitare acoustique plutôt qu’au piano et à l’écriture sombre plutôt qu’à l’allégresse.
De l’ensemble, seuls un excellent « Fuck Was I », un « Voice On Tape » interrompu par une brève intervention téléphonique de sa chère amie, Regina Spektor, ainsi qu’une version bonus remixée par The Age Of Rockets de « Woodcut », couverte d’une délicieuse nappe d’electronica, font honneur au talent évident mais tristement sous-exploité de Youngs. « Batten The Hatches » connaîtra, au plus tard au bout de deux ou trois écoutes, le même et tragique destin de tant de disques un peu trop marqués par l’urgence du moment : au placard…