2015 marque donc le retour des Innocents. Petit historique. Le groupe s’est formé en 1982, à Paris. Le chanteur/guitariste Jean-Pierre Nataf en est le fondateur. Il choisit pour patronyme Les Innocents, en hommage à The Clash, dont il était fan. Quelques jours avant d’opter pour ce nom, la formation insulaire avait accordé un concert surprise au club One Hundred de Londres, sous le pseudo 'The Innocents'. Les Innocents décrochent un premier succès en 1987, grâce au single « Jodie ». Le combo va graver 4 elpees entre 1989 et 1997 : « Cent Mètres Au Paradis » en 1989, « Fous A Lier» en 1992, « Post-Partum » en 1995 et un éponyme en 1995. Ce dernier est bien accueilli par les médias. Mais les ventes ne décollent pas et stagnent même à 30 000 exemplaires.
Le départ de Christophe Urbain et l'annulation de la tournée prévue pour 1996 précipitent la séparation du groupe. Nous sommes alors en 1999. En 2004, après la sortie du premier album solo de JP Nataf, « Plus de sucre », Nataf reprend contact avec Urbain. Ce dernier réapparaît à ses côtés sur scène et collabore à la confection du deuxième opus de Nataf, « Clair », qui paraît en 2009. En 2013, le duo décide de repartir en duo sous le patronyme Les Innocents. Il publie un single intitulé « Les Philharmonies Martiennes », en mars 2015, prélude à un nouvel opus, « Mandarine » qui sort en juin, soit 16 longues années ans après « Meilleurs Souvenirs », une compilation de singles. Il recèle quelques tubes intemporels : « L'Autre Finistère », « Colore » ou encore « Un Homme Extraordinaire »…
Publié en single, « Les Philharmonies Martiennes » est donc le prélude à la sortie du nouvel LP. Un retour aux sources pour le duo, même s’il a décidé de saupoudrer discrètement sa pop sucrée d’un soupçon d’électro.
« Love Qui Peut » se distingue par sa mélodie allumée. Elle devient irrésistible sur « Les Souvenirs Devant Nous », dans un registre digne de Souchon et Voulzy. Un duo qui hante également le plus paisible « Sherpa ». « Harry Nilsson » nous entraîne au cœur de la Cité des Milles lumières, Paris. « Petite Voix » évoque leur jeunesse. Presque une chanson de Noël avant l’heure. Le titre maître est doux et suave. Comme une mandarine qui pousse au soleil. Les « Floués du Banjo » sont transportés par l’envol parfaitement ciselé… non pas du banjo, mais d’une sèche ; une plage très différente de l’ensemble… « J'ai couru » adopte un profil plus rock. « Erretegia » est interprété dans la langue de Shakespeare. On y entend des pépiements d’oiseaux. Serait-ce un clin d’œil au « Black bird » des Fab Four ? On imagine même le parfum des fleurs qui envahit le paysage sonore. « Oublier Waterloo » véhicule un message ; enfin, on le suppose. Car il n’est pas évident de faire avaler cette pilule aux habitants de l'Hexagone...
Des mélodies simples mais efficaces, des textes bien torchés, une rythmique percutante, des cordes de gratte acoustiques élégantes, un zeste de claviers voire d’électro et des harmonies vocales généreuses et raffinées. Une parfaite synthèse de « Mandarine », l’album qui scelle le comeback des Innocents… A consommer sans modération.
Ils se produiront au Botanique de Bruxelles ce 1er novembre ; mais c’est complet depuis bien longtemps. Ils sont également programmés au Reflektor de Liège ce 26 novembre. Et puis, ils écumeront tout l'Hexagone jusque l’an prochain…