Au marché des disques incontournables, certains emballages sont particulièrement colorés et bénéficient d’une publicité aussi criarde que racoleuse. D’autres, en revanche, ne payent pas de mine et se contentent de simplicité et de discrétion. C’est le cas de Tijuana Mon Amour Broadcasting Inc. venu y présenter « Cold Jubilee (Of The Snowqueen) » leur dernier opus.
Ni le nom, ni l’emballage qui l’enveloppe ne laissent présager son contenu. Il faudra même passer l’intro intitulée “Exit” pour se rendre vraiment compte de la fantastique galette en question. Livrant un “Living In The Future” délicieusement jazzy, le trip hop pointe directement le bout de son nez au grand dam de mes voisins, allergiques chroniques de basses en tout genre. De par le piano et la batterie qui frappe méthodiquement ses fûts, les 12 plages réunies sur « Cold Jubilee (Of The Snowqueen) » s’arment au fur et à mesure de mélancolie (“Next Room” un délice de basse) et de cuivres, soulevant parfois même un coin d’electro venu transformer les ballades nostalgique en lo-fi ingénue. Quand apparaît le violon, nous ne nous sentons presque plus dignes de le recevoir tant son charme nous atteint. En accompagnateur de qualité, la voix de Mathias Petzold vient poser un ton juste sur le travail de ses acolytes et encenser les compositions performantes de l’album.
Quarante minutes pour un elpee, c’est honnête. Mais compte tenu de sa qualité, on a vite fait de se le réécouter directement pour prolonger le bien-être qu’il engendre. Idéal pour la saison, le froid qui lèche vos fenêtres sera repoussé de manière sévère tant la chaleur diffusée par cette galette est brûlante. Un extraordinaire album, que je suis ravi de classer au top de ce que j’ai pu écouter dernièrement.