Il faut remonter aux 90’s pour atteindre la genèse du collectif fondé par Count Dubulha (Temple Of Sound) : le Transglobal Underground ou TGU. Très exactement en 1992. Depuis, la formation a connu quelques changements de line up, dont le départ de Natacha Atlas, partie embrasser une carrière en solitaire.
A la première écoute des morceaux du groupe, on comprend ce que le mot métissage signifie. Les Londoniens n’en sont pas à leur coup d’essai, s’octroyant le mérite d’avoir concocté en 15 ans, 10 albums, dont trois consacrés à des remixes. Par envie d’explorer, en apportant sa propre touche ethnique, Transglobal Underground se pare des meilleurs sherpas pour l’exercice : Hamid Ma Tu privilégie la dance alors que le multi-instrumentiste Tim Whelan semble disposer de six bras, par exemple. Multiculturelles à tous les points de vue, les mélodies orientales croisent le ragga, la techno voire même la jungle, ces deux dernières formes affichant un caractère nettement plus occidental. Natacha Atlas est même revenue leur filer un coup de voix pour quelques titres. C’est la première fois, depuis son aventure en solitaire. Malheureusement, un peu à l’instar d’un cocktail trop riche, les éléments mélangés rendent le tout indigeste. C’est dans une coupe un peu trop pleine de diversités que l’on se noie. Principale cause : les beats trop élastiques de certains morceaux (“Total Rebellion, “It’s A Sitar”, “Moonshout”…) D’autres mixtures, par contre, viennent adoucir nos estomacs malades en calmant le jeu (“Swampland”). D’autres encore nous transportent loin, au sommet d’une dune où les éléments déchaînés croisent les djembés ou le sitar et fouettent nos sens sans y laisser la moindre marque désagréable. “Carpe Thunder” et ”Mara Jhumka”, notamment. Et puis “Quit Mumblin”, une compo qui se densifie au contact des doigts de Sheema Mukherjee, joueuse de sitar tout à fait géniale. La ‘cherry on the cake’ de l’album est déposée sur le morceau “Border Control”, assemblage reggae/raga compulsif et percutant.
« Moonshout » est donc un nouveau voyage proposé par les maîtres du genre. Il traverse l’Orient et l’Occident par simple pression de cordes. Le résultat tien quand même bien la route, mais je conseillerai de ne consommer cette plaque qu’à doses homéopathiques.