10 ans déjà que Boulevard des Airs roule sa bosse. Un collectif de 9 musicos dont les deux premiers hits, « Cielo Ciego » et « San Clemente », figurent sur le premier elpee, « Paris-Buenos Aires », un disque (NDR : d’or) qui s’est vendu à plus de 80 000 exemplaires et lui a permis une nomination aux Victoires de la Musique (Révélation Scène).
Depuis, la formation a gravé un deuxième opus en 2013, « Les Appareuses Trompences », et a enregistré un changement de line up, puisque Mélissa a remplacé Kevin, parti faire le tour du monde.
« Bruxelles » constitue donc son troisième essai. Si toutes les prises de son ont été réalisées dans le ‘home studio’ à Tarbes, c’est au sein de l’ICP bruxellois que se sont déroulées, les opérations de mixing et de mastering, sous la houlette d’Erwin Autrique (Benjamin Biolay, Cali, Keren Ann, Calogéro, Alain Souchon, …)
Les influences de BdA sont multiples ; elles oscillent du rock au reggae, en passant par le jazz, le folk, l’electro et les musiques traditionnelles. Les textes sont chantés tantôt dans la langue de Voltaire, de Cervantès ou de Shakespeare. Des textes qui parlent de la ville, d’amour, de liberté, de temps qui passe et de révolte.
Enrichi de chœurs atmosphériques, « Si je m'endors, mon amour » baigne dans un climat flamenco. A cause des cordes. Une atmosphère hispanique qu’on retrouve tout au long du refrain de « Mentira », une compo pourtant reggae. Et encore sur « Lo Vamos A Intentar », une plage ensoleillée au cours de laquelle l’espoir d’un monde meilleur est symbolisé par l’intervention de la trompette.
Paru en single, « Emmène-Moi » est une ballade soulignée de cuivres jazzyfiants. « Demain De Bon Matin » adresse un clin d’œil au « Déserteur » de Boris Vian. Pas étonnant que Zaz y participe, puisqu’elle est considérée comme un nouveau porte-drapeau des valeurs de la liberté et de l’antimilitarisme. Sur un ton pourtant festif, « Tu danses et puis tout va » dénonce les injustices de ce monde. « On Se Regarde » nous parle d’un vieux couple qui vit ensemble depuis longtemps. Les époux n’ont plus rien à se dire. L’ennui les ronge et progressivement ils s’éloignent l’un de l’autre…
Deux pistes plus rock : le cuivré « J' Nous Imagine » et le percutant « Je Resterai ». Un morceau contaminé par le drum&bass : « Ce Gamin-Là ». Quant au titre maître, légèrement électro, il trahit une vision de la capitale européenne par les Provençaux.
Pulpul, le chanteur du groupe ibérique Ska-P, prête sa voix à l’énergique « Quiero Sonar ». Un style qu’on retrouve sur « Laisser Faire », piste au cours de laquelle les cuivres s’en donnent à cœur joie.
Les nouveaux troubadours du XXIème se produiront à Bruxelles ce 23 mars 2016 à la salle de la Madeleine et sillonneront l’hexagone de février à juillet…