La vanité est un vilain défaut. Oublier les conventions n’est pas toujours un acte délibéré. « III » parvient à mettre en abîme des émotions, à la manière d’un serpent charmé par le tournoiement d’un bâton provocateur. Les accords sont minimalistes. Hypnotique, contagieuse, la musique baigne dans un climat dark wave.
La première écoute d’un album est souvent superficielle. Elle sert à poser les premiers jalons des futures élucubrations. En général, au bout de trois ou quatre écoutes, les mots deviennent des phrases et le texte prend forme. Sauf que, dès la première lecture de ce cédé, on est rapidement emporté par le souffle de la rythmique chamanique. Par ces délicieuses réverbs qui nous propulsent vers les limbes.
Quatre morceaux. Il suffit de quatre morceaux à cette formation chilienne pour nous retourner complètement. S’étalant sur 45 minutes, les pistes ont un pouvoir ésotérique, presque druidique. On entre dans une danse des corps perdus. Une chorégraphie au cours de laquelle, les tripes s’emmêlent.
Car finalement, tout au long de « III », Föllakzoid libère des énergies positives. C’est la glace qui réchauffe, l’eau qui assèche. Une fusion improbable entre la lame, le feu, l’eau et le cristal. C’est l’enclume qui sourit, le clou qui rebouche.
Et sans vous en rendre compte, « III » va modifier votre confort, votre perception de l’espace qui vous entoure.