Au grand dam de ses fans, il n’est jamais pressé de garnir les bacs des disquaires. Il revendique même une certaine nonchalance dans ce domaine !
La sortie de ce nouvel opus n’échappe pas à cette règle quasi immuable, puisque sept années se sont écoulées depuis la publication du précédent elpee studio.
Cabrel n’est pas devenu oisif pour autant ! Cette période a, en effet, été propice à la diversification de ses projets : son adaptation de chansons de Dylan (« Des roses et des orties »), sa comédie musicale réalisée en compagnie des petits chanteurs d’Astaffort (« L’enfant porte »), mais aussi le deuxième volet de l’œuvre « Le soldat rose ».
L’artiste évolue cependant bien dans son propre registre et affiche une constance qui fait de cette œuvre –sans surprises, certes– un recueil de chansons aux mélodies soignées et subtiles.
Tout au long d’« In extremis », l’homme s’affirme une fois de plus ! Sa plume est précise et sans équivoque. Elle donne naissance à des textes –comme souvent dans sa discographie–intelligents, incisifs et qui font mouche !
Cependant, l’abondance et la variété de thématiques est très susceptibles d’égarer le mélomane dans les méandres artistiques de son auteur.
Sans être exhaustif, il y aborde les vicissitudes de la politique tout au long de ‘Dur comme fer’ et ‘Pas si bêtes’, pour se fendre ensuite de deux chansons d’amour, genre qu’il avait délaissé depuis vingt ans ; et tout particulièrement sur « A chaque amour que nous ferons » et « Partis pour rester ».
« Pendant ce temps » rend un vibrant hommage à Mandela. « Dans chaque cœur » ressasse ses (bons) souvenirs catholiques…
Et il n’oublie pas d’adresser un clin d’œil à ses deux filles, à travers le magnifique « Les tours gratuits ».
Bref, la patte ‘Cabrel’ est toujours bien présente. Quelques accords de gratte et une orchestration minimale. La formule n’a pas changé, mais l’émotion a été amplifiée…