The Mekons fête en 2007 ses trente années existence. Une formation dont l’esprit punk a toujours contrasté avec leur musique manifestement influencée par le folk urbain. Mais un folk très alternatif, à l’origine purement amateur qui s’est métamorphosé et surtout forgé une identité propre au fil du temps. Une constante : les lyrics. Engagés, ironiques et impertinents. A une certaine époque, ils avaient même pris pour cible, une certaine Margaret Thatcher. Mais, il y a quinze ans, le collectif a décidé d’émigrer aux States. Ce qui explique sans doute pourquoi leur musique s’est progressivement teintée de folk appalache.
Pourtant, pour enregistrer ce « Natural », la formation née à Leeds a décidé de retourner en Angleterre. Quelque part dans la campagne chère à William Wordsworth. Instrumentalement, l’agressivité inoculée sur les elpees « Out of our heads » en 2002 et « Punk rock » en 2004 semble s’être largement évaporée. En résulte 12 compos pastorales, ténébreuses, énigmatiques, très susceptibles d’animer une soirée autour d’un feu de camp. Le violon, l’harmonica, l’accordéon et la guitare sèche trament le décor sonore. Et lorsque les percus adoptent un profil afro, elles s’intègrent parfaitement au climat légèrement jazzyfiant. Le tout hanté par des chœurs participatifs. Et ce ne sont ni les quelques interventions de guitare électrique ou les clins d’œil au surf (« Diamonds ») au reggae (« Cockermouth ») ou au blues (« Shocking curse bird ») qui changeront quelque chose. Malheureusement, l’ensemble manque singulièrement de punch ; et je dois avouer qu’hormis le remarquable titre d’entrée, « Dark Dark Dark », ce disque m’a royalement pompé l’air…