Elle a attendu 40 balais pour publier son premier effort studio. Et pourtant, Anna Meredith n’est pas une néophyte. Depuis de nombreuses années, la Londonienne compose des bandes sonores pour des opéras et des émissions télévisées, en mêlant sonorités classiques et électroniques. Comme le suggère ce mix de genres, les chansons d’Anna Meredith sont loin d’être banales. Et c’est à nouveau le cas tout au long de « Varmints », des compos qu’on pourrait qualifier de ‘bizarres’, mais pourtant intéressantes. Si dans le passé, elle remplaçait les instruments par la technologie, ce n’est plus le cas pour cet elpee. Violons, batterie et guitares ont été ajoutés au programme afin d’accentuer la complexité des morceaux.
Après le très intriguant « Nautilus », qui sert d’intro, Meredith révèle une des premières pépites de ce elpee : « Taken ». Une plage pop empreinte de douceur au sein de laquelle voix masculines et féminines se conjuguent sous l’impulsion de percus alertes. Le refrain est catchy et la chanson finit en apothéose. La musicienne plante le décor ! Le titre suivant est instrumental. C’est une des particularités de « Varmints » qui enchaîne morceaux classiques et instrumentaux. On passe ainsi de la fragilité vocale de « Something Helpful » à la complexité sonore et à la puissance de « R-Type », véritable sommet de cet opus, sublimé par des percussions surpuissantes. La fin de l’album est du même acabit, quoique légèrement plus expérimentale.
Homogène et cohérent malgré l’éventail de sonorités proposé, « Varmints » met parfaitement en exergue le talent de compositrice d’Anna Meredith que l’on retrouvera avec plaisir aux prochaines Nuits Botanique !