Mr Rick, alias Rick Zolkower, est issu de Detroit, un musicien passionné de blues, de jazz et d’americana, soit la musique des racines. Ses héros ont pour nom Muddy Waters, Lightnin' Hopkins, Howlin' Wolf et John Lee Hooker. Ses premiers pas, il les a accomplis à la tête de Rick and The Biscuits, publiant "Cocktails and Cornbread", en 2005, suivi de "Whole grain", en 2009. Pour concocter cet opus solo, il a voulu reprendre des thèmes traditionnels du blues, du gospel, de la country et de l’americana. Des chansons qui ont marqué sa jeunesse. Il y révèle sa passion pour cette musique volontairement ancrée dans le passé, en se servant d'instruments qui ont fait la richesse et le bonheur d'une certaine époque ; les guitares bien sûr, mais aussi le violon et la clarinette.
L'artiste aime enrichir les traditionnels d’arrangements personnels. Il ouvre l’opus par "One kind of favour", mieux connu sous le titre de "See that my grave is kept clean", un morceau signé par le légendaire Blind Lemon Jefferson. Le concours de la guitare et du violon est judicieux. La voix passe parfaitement la rampe. La ligne de basse tracée par Alec Fraser est impeccable. Et l’ensemble adopte finalement une tonalité rockabilly. Tout comme pour "You'll need someone on your bond", un autre titre de cette légende, qu’illumine la basse acoustique de Tyler. "It's the bottle talking" est un morceau issu de la plume de feu Cindy Walker, une chanteuse de country. Enrichie par la gratte de Steve Briggs et le violon de Drew Jurecka, cette plage lorgne alors vers le country swing de Bob Wills & His Texas Playboys. Les cordes de Briggs sont littéralement envoûtantes, tout au long d’"Uncle Junior". Rick tire encore son épingle du jeu sur le très country "Hush" et le plus swing "Champagne don't drive me crazy". Jurecka impressionne au violon tout au long de la subtile reprise du "Liquid store blues" de Sleepy John Estes, mais également sur "Don't put my bourbon down". "Two little fishes" est une compo écrite par Rosetta Tharpe, une légendaire chanteuse afro-américaine de blues et de gospel. Et ces chœurs que se réservent les Ted Hawkins Singers (à ne pas confondre avec Edwin Hawkins) sont particulièrement soignés. Une piste qui met également en exergue la clarinette de Jono Lightstone et la mando-guitare de Mr Rick. Une mando-guitare qu’on retrouve sur "Death come into my room", un blues savoureux auquel participe également le violon et la guitare. Plusieurs plages baignent au sein d’un climat plus folk. Dont "I'll fly away", rehaussé par la voix féminine de Julie Hill. L’émouvant "I know i've been changed" est dominé par les cordes électriques de Mr Rick et la clarinette. Jerry Irby est un chanteur texan âgé de plus de 98 ans. Le combo adapte son "Drivin' nails in my coffin". En finale, on a de nouveau droit à une autre cover de Rosetta Tharpe, "Beams of heaven", une ballade gospel à laquelle participent bien évidemment les Ted Hawkins Singers. Et comme dirait Mr Rick : ‘Love whikey – Fear God’ (Traduction : aimez le whisky mais prenez garde à Dieu!)