Ce quatuor suédois pratique de l’american mountain music. Ce véritable orchestre à cordes implique une fille et trois garçons. Soit la violoniste Agnes Brogeby, le banjoïste Erling Bronsberg, le violoncelliste Jonas Bleckman et le guitariste Simon Nyberg. Ils se partagent les vocaux. A son actif, un premier album publié en 2014, "The shape of Yada to come". Responsable d’un répertoire varié, le groupe n’hésite pas à mêler compos personnelles à des thèmes traditionnels.
"Georgia Railroad" nous invite à pénétrer dans un univers allègre et dansant. Violon, banjo et guitare se conjuguent. Agnes chante d’un timbre nasillard et légèrement âpre. Le violoncelle assure autoritairement la trame rythmique tout au long d’"Until the devil knows I'm dead", une superbe ballade au cours de laquelle chaque instrument est bien en place. Composition originale, "Sweet by and by" évoque les difficultés rencontrées par la classe ouvrière américaine. Parmi les traditionnels, on épinglera l'entraînant "Cumberland gap", "Tom Dooley", chanté par Jonas, "Lazy John", un folk blues de bonne facture qui met en exergue le banjo, le dansant "Trouble in mind" et l’entraînant "All night long", deux invitations à se secouer tout en chantant à chante à tue-tête… Une pointe d’émotion dans la voix, Agnes interprète la ballade country/folk "I've endured", un titre signé par feu Ole Belle Reed, une chanteuse issue de la Caroline du Nord. La cover du "No one knows" de Queens on the Stone Age est plus surprenante. La voix d’Agnes y est soutenue par l'ensemble des cordes. Féroce et bien rythmée, celle de "Fear and trembling" du groupe punk suédois Disfear est tout aussi étonnante. La version de "Iko Iko", hymne local de la Nouvelle Orléans qui reflète l’ambiance festive du Mardi Gras, est balisée par le violon de Miss Brogeby.