Ils sont trois, ont élu domicile en Belgique et connaissent un succès critique croissant depuis leurs débuts ! Ajoutons qu’ils sont depuis toujours plébiscités par un public mélomane. Bien sûr, on parle de Puggy.
Après trois albums et plus de 500 dates à travers le monde, le plus cosmopolitique des groupes belges vient juste de publier son dernier né, enregistré entre Londres et Bruxelles ! Le quatrième. Et il s’intitule « Colours » !
En une petite dizaine d’années (NDR : la formation est née en 2005), le trio est parvenu à imposer son style pop british, plutôt addictif, en gravant des titres comme "When You Know", "Last Day On Earth (Something Small)", "I Do" ou encore l’inévitable "To Win The World"
Produit par David Kosten, le nouvel opus témoigne une certaine volonté de sortir d’une zone de confort dans laquelle les gars s’étaient, sans doute, encroûtés !
Puggy se renouvelle donc et signe un disque assez éclectique dans son approche et sa musicalité. Pari osé !
Les sonorités pop/rock dansantes qui ont forgé l’identité du band sont toujours bien présentes ; et "Lonely Town », l’excellentissime « Where It Wants To Be" ou encore "Fight Like You're Fighting" en sont de belles illustrations. Lancinantes à souhait, ces compositions risquent de résonner encore longtemps dans vos têtes, la période des festivals passée ! Une ode à la perfection même ! La quintessence musicale !
Plus surprenantes par contre, les touches électro font leur apparition de manière insupportable sur "You Are" ou plus discrètement sur "Gods Could Give" où l’intro piano laissait pourtant arguer un morceau plus constructif.
Si la prise de risque est appréciable, la (mauvaise) surprise est de taille ! Pourquoi donc le trio s’est-il aventuré sur ce genre de plates-bandes d’un nouveau genre ? Est-ce parce que c’est ancré dans l’air du temps ! Quoi qu’il en soit, le résultat reste assez décevant ! C’est sans intérêt et commercial à souhait ! Un détail qui fait tâche !
Si l’auditeur lambda y trouvera une certaine satisfaction, pas sûr que l’aficionado des premiers jours y trouve son compte !
Presque obligées (et bienvenues pour le coup), quelques jolies ballades toutes en douceur viennent bercer les conduits auditifs : "Anything For You", "Got It Alone" ou encore "This Time", grâce à des nappes qui lui confèrent une configuration atmosphérique.
Etendard de la scène belge, le groupe qui interprète exclusivement ses titres en anglais s’inscrit donc dans une puissante mouvance directionnelle, pas toujours parfaitement maîtrisée !
L’essai est plutôt convaincant dans son ensemble ! Mais si le mélange des couleurs est effectivement intéressant, celui des styles l’est beaucoup moins !
Reste à espérer, au final, que les couleurs ne s’estompent pas et finissent par devenir tristement monochromes.