Autobahn est un patronyme qui trahit une connotation ‘ossi’, c’est-à-dire relative à l’ex-Allemagne de l’Est du début des eighties. Et pourtant, ce combo n’est pas germanique, mais britannique. Issu de Leeds, très exactement. Un groupe post/punk qui s’est forgé une solide notoriété sur la scène alternative.
« Dissemble » s’ouvre par le subtil « Missing in action ». La rythmique accélère progressivement, tel un train qui prend de la vitesse avant d’atteindre celle dite de croisière. « Immaterial man » embraie. Paru en single, cette piste baigne au sein d’un climat particulièrement ténébreux. A cause de cette ligne de basse très années 80, mais surtout de la voix du leader, Craig Johnson, qui n’est pas sans rappeler feu Ian Curtis. Une voix nasillarde, chargée de spleen, qui vient systématiquement contrebalancer cette rythmique. Faut dire que tout aussi sombres, les lyrics ne sont pas propices à la bonne humeur. Et un titre comme « Beautiful place to die » en est certainement le plus bel exemple.
A l’instar de The Horrors et d’Eagulls, Autobahn entretient une forme de revivalisme qui séduit les nostalgiques de la fin des 70’s et début des 80’s. Et tout particulièrement ceux qui vouaient un culte à Cabaret Voltaire et Chameleons, dont il incarne probablement le chaînon manquant. Quand au mélomane lambda, tout dépendra de savoir s’il estime le tempo hypnotique ou répétitif.