Le Benoit Martiny Band, est une formation qui pratique du jazz/rock. Originaire du Grand-duché de Luxembourg, elle est née en 2004. Un quintet qui puise ses sources dans le jazz, bien sûr, mais dans un rock pratiqué au cours des années 60 et 70. Son leader, Benoit Martiny, se consacre à la batterie. Il est soutenu par le bassiste Sandor Kem, le guitariste Frank Jonas, ainsi que les saxophonistes Jasper van Damme (alto) et Joao Driessen (ténor). Le BMB compte quatre albums à son actif! Pour concrétiser son dernier projet, qu’il a baptisé "The Grand Cosmic Journey", BMB a décidé d’inviter d’autres musicos (NDR : en l’occurrence Michel Pilz à la clarinette basse, Leon den Engelsen aux claviers et Roby Glod aux saxophones alto et soprano). Mais également afin d’élargir sa palette musicale. Quand ? en 2014. Dans le cadre du Festival Like a Jazz Machine de Duffeldange. Un événement immortalisé sur cd et dvd. Les plages sont complexes, atmosphériques, et oscillent entre le jazz rock et kraut rock.
Le set s’ouvre par des sonorités cosmiques entretenues par les claviers de Van Engelsen et une flûte. Ce "Spiritual revolution" se révèle particulièrement avant-gardiste. Les bois prennent le relais, mais c’est la clarinette basse de Michel Pilz qui se taille la part du lion. Nerveux, "Not just a fling" est balisé par les percus denses de Martiny et les cordes complexes de Jonas. L’ombre de Robert Fripp (King Crimson) plane tout au long de cette piste sculptée dans le jazz/rock. Et les instruments à vent entrent en folie. Les drums, la basse et les claviers se révèlent solidaires sur "Cosmic journey", une piste aux vibrations rock, alors que Jasper van Damme s'éclate sur son sax alto. "Alone" nous réserve un dialogue entre la clarinette basse et la contrebasse, que frotte un archet. Et le résultat est particulièrement mélodieux. La gratte adopte à son tour des effets spatiaux sur "Don't leave a message", tandis que la clarinette basse s'envole vers les sommets. Cette fusion entre rock et jazz plane dans les hautes sphères sur "Hectic Fantastic", au cours duquel Roby Glod se réserve un solo brillant, puis lors de la finale "Funeral II", un morceau qui évoque à nouveau le King Crimson, mais de l’époque "Red" (Fripp/Bill Bruford/John Wetton), tout en y incorporant claviers et bois. Ces excellents musiciens pratiquent un jazz/rock bien plus rock que certaines formations insulaires le pratiquaient, il y a maintenant plus de quatre décennies, telles que Nucleus, Centipede ou encore la deuxième mouture de Soft Machine...