Quelques mois seulement après avoir publié un premier elpee éponyme, le jeune quatuor barcelonais (NDR : les musicos sont âgé de 17 à 20 ans !) nous propose déjà une suite. En fait, le laps de temps qui s’est écoulé entre la sortie des deux opus est tout simplement la conséquence d’un changement de label. Et c’est justement ce passage chez l’écurie new-yorkaise Captured Tracks (DIIV, Mac Demarco, Wild Nothing,…) qui a posé problème.
Tout au long de « Ha, Ha, He », Mourn adresse un nouveau clin d’œil au noise-punk-rock des 90’s. Alignant 11 morceaux en moins d’une demi-heure, la band espagnol ne perd manifestement pas de temps. La musique est incisive et énergique. Imaginez Shellac en version juvénile et accessible ; le tout coloré par des voix féminines. D’ailleurs, on aurait bien imaginé Steve Albini derrière les manettes.
L’elpee s’ouvre par l’excellent instrumental « Flee ». La suite est plus noise-rock, des plages sur lesquelles les voix féminines entrent dans un jeu de questions/réponses (« Evil Dead », « Howard »). L’opus recèle des pistes plus pop, à l’instar de la ballade faussement nonchalante, « Brother, Brother ». Et si « The Unexpected » permet à Mourn de démontrer sa maîtrise de l’art du crescendo, « Storyteller » se distingue par sa ligne de basse caoutchouteuse et ses brisures rythmiques subtilement inoculées.
Bref, « Ha, Ha, He » est un LP parfaitement abouti. Il ne souffre d’aucun temps mort. Et ce n’est que le deuxième de la carrière du band catalan. Quand on pense que les musicos n’ont pas encore 20 printemps, le futur leur ouvre les bras…