Le quatrième opus du combo new-yorkais s’affiche d’ores et déjà comme une des toutes grandes surprises de l’année ! Ce « World for Tomorrow » est jubilatoire. Coheed and Cambria y dépoussière le monde du progressif, ouvre de nouvelles portes au métal, et infiltre habilement la génération ‘punk fashion’. Imaginez un subtil alliage entre Rush et les Foo Fighters, un chanteur à la fois proche de Geddy Lee et de Dave Grohl, tout au long d’une musique imaginative, agressive et mélodiquement imparable. La comparaison est aisée, quand on sait que l’album a été enregistré sous la houlette de la figure montante Nick Raskulinecz, coupable, comme de juste, du son des derniers Rush et Foo Fighters, sous les conseils judicieux de l’empereur des studios, Rick Rubin.
Des titres aux rythmiques flamboyantes, truffés de refrains particulièrement accrocheurs, le tout émaillé de nombreuses références aux grands classiques du hard rock et de soli contrebalancés par des sonorités punkysantes, parfaitement maîtrisées par un groupe dont les musicos sont sans nul doute aussi solidaires que les cinq doigts de la main droite de Ritchie Blackmore.
Des orgues, des violons, et la frappe impitoyable d’un invité de luxe : Taylor Hawkins (Foo Fighters). Il sera cependant remplacé sur les routes par le non moins talentueux Chris Pennies (Dillinger Escape Plan). Tout cet arsenal instrumental vient enrichir cette palette sonore de compositions à tiroirs. Coheed and Cambria est probablement le seul combo actuel capable de rassembler lors de ses concerts, des fans de Linkin Park, Dream Theater, Rush ou des White Stripes ! Le single « The Running Free », titre le plus accessible de l’œuvre, confirme le talent de compositions de ces jeunes gens pour des fragments explosifs dont l’effet est immédiat. Mais Coheed and Cambria n’est pas un groupe à singles ou une machine à hit. Il est bien davantage. Il est une valeur sûre pour le Metal avec un grand M. Il figure parmi ceux qui parviennent à faire évoluer la musique lourde et garantit sa pérennité. « World of Tomorow » constitue un chef d’œuvre incontournable, au même titre qu’un « Images and Words » ou un « Keeper of the Seven Keys ». Je le répète : incontournable ! En concert le 20 janvier 2008 au VK de Bruxelles.