On savait Neil Young engagé dans la lutte pour la sauvegarde de la planète ; mais on n’imaginait pas qu’il allait saupoudrer “Earth”, un double opus ‘live’, de bruitages saugrenus. Parfois urbains ou météorologiques (tempête, pluie) ; mais surtout immortalisés dans la nature (corbeaux, vaches, loups, guêpes, cigales et probablement une baleine, entre autres). Heureusement, ces éléments ne perturbent jamais l’ensemble. Au contraire. Ils y créent même le plus souvent, un climat champêtre…
Les 13 pistes cadrent, en outre, parfaitement avec son combat environnemental, qu’il mène depuis de nombreuses années. Depuis « Mother Earth » à « The Monsanto years », en passant par « Wolf moon », « Hippie dream », « After the gold rush », « Western hero » ou encore « Human highway ». Un seul inédit : « Seed justice ». Et en finale, on a droit à un morceau particulièrement électrique de près d’une demi-heure. Intitulé « Love and only love », il rappelle le fameux « Cowgirl in the sand », un titre qui figurait sur son second elpee solo, « Everybody Knows This Is Nowhere », paru en 1969. Un petit bémol, la fin est un peu tirée en longueur. Ces compos ont bien sûr été revisitées. Les lyrics ont même parfois été adaptés en conséquence pour coller au thème central : la préservation de la terre (« Earth »).
Neil Young nous rappelle encore ici que c’est sur les planches qu’il est au sommet de son art. Après avoir assisté au set accordé au Zénith de Lille, flanqué de son nouveau groupe, Promise of the Land, au sein duquel militent les deux fils de Willy Nelson aux grattes, en juin dernier, je ne puis que confirmer. Près de 2h40 de concert, sans la moindre faille. Et en écoutant cet « Earth », les images de ce show me reviennent à l’esprit. Comme si elles dataient d’hier. Et elles ne sont pas prêtes de s’effacer de ma mémoire…