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Hard pill to swallow Spécial

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Originaire de Fort Wayne, dans l'Indiana, Bill réside depuis une quarantaine d'années à Chicago. En y débarquant, il fréquente les clubs de blues implantés dans les ghettos des quartiers ‘Southside’ et ‘Westside’. Il sympathise avec les Aces, le groupe qui avait accompagné Little Walter et Junior Wells. On le retrouve donc dans une aventure impliquant les frères Dave et Louis Myers, Fred Below, le mandoliniste Johnny Young et le pianiste blanc Bob Riedy. Il rencontre ensuite le légendaire Jimmy Rogers et participe aux sessions de son elpee "Gold tailed bird". Un disque paru en 1972. Son premier véritable opus ne date que de 1999. Un live immortalisé dans sa ville natale de l'Indiana : "Live at the Hot Spot". Une œuvre pour laquelle il reçoit le concours du Chicago Blues Coalition. Ainsi que de Barrelhouse Chuck au piano et Billy Flynn aux cordes. Au cours des dernières années, il s’est lié d’amitié à Nick Moss ; ce qui lui a permis d'enregistrer pour Blue Bella. Dont un "Where I come from", paru en 2006.

« Hard pill to swallow » succède donc à ‘D’où je viens’, une ‘Pilule difficile à avaler’ habillée par une très jolie pochette créée par Kate Moss. Elle illustre un flacon contenant un harmonica. Pour enregistrer cet opus, Bill s'est enfermé dans les studios ‘Rancho de Rhythm’ à Elgin, chez Nick Moss. Il est épaulé par son frère Steve à la basse, Mark Fornek aux drums et Tim Wire aux claviers. Moss se réserve la guitare, le mixage et la production. Les 14 plages ont été composées par Lupkin.

Dès les premières secondes de "Think it over baby", ça déménage. Tous les doigts de pieds frétillent à l'écoute de ce morceau particulièrement remuant. Les musiciens manifestent une cohésion remarquable. Le talentueux Gerry Hundt a emporté sa mandoline électrique. Elle confère à l’expression sonore une belle touche d’originalité. Lupkin affiche une forme étincelante. Il se montre très agressif dans l’attaque de son harmonica. La lecture de son instrument est très claire. Il jouit également d’une bonne voix ; dans un style assez laidback. C'est-à-dire indolent, mais stimulant. Une excitation ouatée qu’il réitère sur "Funny way to show you love me". Sa palette de tonalités lui a permis de côtoyer des grands maîtres, comme Little Walter et Big Walter Horton. Nick Moss en profite pour dispenser un solo parcimonieux, comme il affectionne. "Bad luck" opère un changement de rythme et de style. La douceur est passée à l’aigre. Bill a glissé vers l’instrument chromatique. Il chante d'une voix saturée d'amertume. Il me rappelle ici manifestement le grand Rod Piazza. Cette excellente compo constitue un très grand moment de blues! Mais ce que j’apprécie tout particulièrement sur cet elpee, c’est la sonorité d'ensemble. Tout fonctionne à merveille dans ce petit studio d'Elgin. Sur "Fine little thing", Lupkin parvient à recréer le son de ce Chicago blues qui nous a toujours fait rêver. Les esprits de Jimmy Rogers et de Little Walter y sont tellement présents ; mais sous une forme tellement naturelle, qu’on en est complètement bouleversés. "I'll be over you someday" en revient au tempo lent. La mélodie emprunte probablement à "It hurts me too". Moss joue comme un dieu. Le spectre du géant Freddie King nous traverse l’esprit. La complicité entre les intervenants est traduite par une communion de leurs sensibilités. Et que c'est beau à écouter. "Elgin bounce" est un instrumental qui remet au goût du jour le son des Aces. Le soupçon de swing et de groove permet de restituer le génie de l'harmoniciste leader, alors poussé dans ses derniers retranchements par le piano de Wire et l'intarissable Nick aux cordes. La classe! L'esprit de Johnny Young refait surface lorsque Hundt reprend sa mandoline. En l’occurrence sur "See that little girl", un morceau que Lupkin chante avec beaucoup de conviction. Sculpté dans le funk, "Blues again today" nous invite à danser. Un peu comme autrefois, au cœur des petits clubs enfumés de la cité des vents. "You're gonna be sorry" évolue sur un tempo digne de Jimmy Reed. La paresse des swamps louisianais nous envoûte. "Hook, line and sinker" adopte les rythmes chers à Howlin' Wolf. Bill se consacre à l'harmo chromatique et un impressionnant Moss parvient à recréer les climats chers à Henry Vestine. "Where you goin'" est le long blues lent que l'on espérait. Bill souffle rageusement comme un Walter Horton soutenu par Sunnyland Slim (NDR : pour la circonstance, Tim Wire s’y subsitue). Musicien versatile, Gerry Hundt accorde une remarquable intervention aux cordes. Ce superbe album s’achève comme il a commencé ; c'est-à-dire par le titre maître, dans une version de Chicago blues rythmé, mais dans un style très Rogers.

 

Informations supplémentaires

  • Band Name: Bill Lupkin
  • Genre: Blues/Roots
  • Label Prod: Blue Bella
  • Date: 2007-12-11
  • Rating: 4
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