V.I.T.R.I.O.L, tel est le doux et suave titre du premier album des Français de Pénitence Onirique, duo originaire d’Autricum, nom donné à la ville de Chartres par les Carnutes, un peuple de la Gaule celtique. Pendant un peu moins de cinquante minutes, Bellovesos aux instruments et Diviciacos au chant, s’immiscent subtilement dans la partie la plus torturée de votre âme. Cinq morceaux, au rythme soutenu mais lancinant, inoculés comme des injections d’acide sulfurique où la musique ne se fait pas tant garante de la violence d’une rencontre entre le corps et le liquide, mais bien de la pénétration intradermique lente et douloureuse du poison. Bien que très peu d’informations ne soient communiquées au sujet des deux musiciens, nul doute qu’ils ont déjà derrière eux une expérience certaine dans le Black Metal. Ce n’est certes pas l’album qui va révolutionner le genre ou lui faire prendre une nouvelle voie encore inconnue, mais le voyage ésotérique est bel et bien au rendez-vous. La plage titulaire de l’opus, la plus intéressante en termes de progression et d’ambiance, offre un déferlement de rage froide et apocalyptique, soutenu par un rythme lourd et oppressant à la batterie. ‘L’essence s’enflamme, la chair figée, frigide coquille d’un séraphin prisonnier, immobiles les larmes, devant l’assistance moqueuse et figée’, tel est le dernier couplet de la composition qui clôt à l’encre de sang cette traversée épique. En publiant ce premier effort, Pénitence Onirique démontre toute sa capacité à créer un univers malsain qui vous tient par la gorge et dont les riffs répétitifs viennent sinuer tacitement les zones d’ombre de votre imaginaire. Un potentiel qui ne demande qu’à être exploité.