Après avoir tutoyé les cimes, en publiant « E Volo Love » et « Piano Ombre », ses deux opus précédents, François Marry et ses Atlas Mountains ont dû affronter le très difficile exercice de la confirmation. Un pari difficile, quand on sait qu’une partie du staff, en l’occurrence Pierre Loustaunau et Gerard Black, a décidé de quitter le navire pour se consacrer à des projets personnels, respectivement Petit Fantôme et Babe…
Bien que reproduisant des recettes semblables, le band a décidé de les agrémenter de nouvelles épices. Et le résultat est plus que probant. Quoique bien indie, « Solide Mirage » continue de puiser au sein de la world, et tout particulièrement africaine, dont le raï, mais se nourrit également de calypso (NDR : musique de carnaval issue des Antilles –Trinidad et Tobago– et du Venezuela).
En pétard contre la situation mondiale actuelle, François ose des textes plus engagés –mais toujours poétiques– sur « Le Grand Dérèglement » et « Apocalypse à Ipsos ». Le premier morceau évoque la crise des migrants et le second se penche sur les excès des sondages. Désireux de varier les plaisirs, le combo français s’autorise une piste quasi-punk (« Bête Morcelée ») et bénéficie du concours de l’incontournable Owen Pallett, responsable de superbes arrangements de cordes (« Perpétuel Eté »). Moins accessible que « Piano Ombre » et peut-être moins mélodieux, « Solide Mirage » gagne toutefois en profondeur grâce à son engagement mais aussi à la production d’Ash Workman (Metronomy, Christine & The Queens). Bien plus solide qu’un simple mirage donc...