Figure tutélaire de la scène indie de San Francisco, aux côtés d’autres doux allumés tels que John Dwyer (Thee Oh Sees) ou de l’insatiable Ty Segall, Tim Cohen participe lui aussi à une multitude de projets dont celui des très recommandables rockeurs psychés, The Fresh & Onlys ou autres Window Twins. L’artiste publie aujourd’hui le 4ème chapitre de son aventure solo. « Luck Man » s’éloigne des productions réalisées au sein des différents groupes. A peine enrichie de quelques notes de piano, de discrètes interventions de trompette ou de subtiles percussions, l’enveloppe est essentiellement acoustique. De sa voix grave, Tim Cohen relate ses textes à l’humour –noir et absurde !– salutaire (l’artwork de la cover ne trompe pas… l’homme ne se prend pas au sérieux). A l’instar de « Meat is Murder » rappelant le tout aussi cool Baxter Dury, « I Need a Wife », dont l’ambiance est digne de feu Léonard Cohen, ou du judicieusement intitulé « Irony ». Le tout en affichant une attitude désinvolte qui doit autant à Adam Green qu’au légendaire artiste Canadien… qui porte le même patronyme, mais sans établir le moindre lien de famille. Entre folk (« Wall About A Window ») et psyché (« Shine »), l’Américain tisse constamment des mélodies contagieuses… Espérons simplement que Tim Cohen puisse rencontrer le même succès que ses comparses de la côté Ouest. Mais deviendra-t-il pourtant un homme chanceux ?