Le Big Time Bossmen est une formation belge qui pratique du roots rock. Pourtant, à l’origine, sa musique baignait exclusivement dans le rockabilly. Au fil du temps, elle a donc évoluée. Issu de Wetteren, ce groupe réunit David Bauwens (chant, sèche), Piet Vercauteren (guitares), Bruno Dierick (basse) et Rien Gees (batterie). Et signe les douze des treize compositions de cet opus.
Une seule reprise, celle du "5-10-15 hours" de la chanteuse Ruth Brown. La version originale remonte à 1952, et l’adaptation est excellente. En ouverture, "Make my way" rappelle l’époque rockabilly du combo. Mais encore "Wouldn't that be great", morceau au cours duquel Piet Vercauteren brille aux cordes, le titre maître, et "The effect I have on women", une piste davantage roots, qui met en exergue le violon de Dirk Naessens. Les Bossmen sont également à l’aise dans l’univers du swamp rock. A l’instar de "Baby what's wrong", une plage tapissée par l’orgue Hammond de Pieter Akkermans, mais aux accents Creedence. Ainsi que de "Sneaky messaround", un morceau qui creuse dans la même veine. Le long playing recèle également des compos plus enlevées, proches du boogie. Le puissant "The last fuck", caractérisé par des cordes caustiques et la finale "Take no prisoners", en sont de belles illustrations. Ballade roots, "Wolfman" est de toute beauté. La voix est impeccable. Les sonorités métalliques et réverbérées de la guitare et celles de la slide (Dirk Lekenne, un disciple de Ry Cooder, s’y consacre) font alors vraiment la différence. Infiltré par l’orgue Hammond, "Bartender" adopte un profil swamp r&b à la Slim Harpo ; et Piet Vercauteren signe ici sa plus brillante sortie…