De son véritable nom William Pollack, Billy Price est un chanteur de soul qui jouit d’une solide notoriété. Il vit à Pittsburgh, en Pennsylvanie. Il y a déjà 40 ans qu’il roule sa bosse. A l’origine, il militait, comme chanteur, au sein du backing groupe de feu Roy Buchanan, un guitariste prestigieux. Son dernier opus, "This time for real" remonte à 2015. Pour la circonstance, il avait reçu la collaboration du chanteur soul de couleur noire, Otis Clay, décédé depuis, soit en janvier 2016.
"Alive and strange" a été immortalisé au Club Café, chez lui, à Pittsburgh. Il y a bénéficié du concours de son backing group, renforcé par la présence de cuivres et de choristes. La grande majorité des plages sont des reprises.
"It ain't a juke joint without the blues" ouvre la plaque. Soul, la voix de Billy est pure et douce. Le saxophone ténor d'Eric DeFade s'envole, suivi par la guitare de Steve Delach. Et cet excellent gratteur est vraiment inspiré ! La voix de Price est toujours aussi magique sur "Lifestyles of the poor and unknown", une ballade écrite par l'un des créateurs du son Stax, William Bell. C’est au cœur d’un climat fiévreux, contaminé par le r&b à coloration Stax, que l’équipe nous réserve les meilleurs moments du concert. A l’instar de "Something strange", abordé dans l’esprit de Sam and Dave, ainsi que du "What have I done wrong" de Magic Sam, une piste qui nous réserve un envol du saxophoniste ténor et puis surtout de Delach, sur ses cordes. Plus funk, "Never get enough" et l'excellent "Lickin' stick" sont hantés par James Brown. On épinglera encore "This time I'm gone for good", un hit de Bobby Bland. Ce soul/blues lent est illuminé par le honky saxophone de DeFade. Et puis le "R.M. Blues" de Roy Milton. Une jam épatante au cours duquel Joe Herndon à la trompette, Jim Britton à l’orgue, Matt Ferrero aux saxophones et Steve aux cordes, semblent particulièrement inspirés, chaque musico, profitant de sa présentation pour tirer son épingle du jeu…